Redonner vie aux trésors de la bibliothèque universitaire

Jusqu’en 2027, la Bibliothèque universitaire de l’ICP entre dans une période de transformations majeures. D’importants travaux sont en cours pour offrir aux étudiants et enseignants-chercheurs un environnement entièrement repensé qui réunira l'intégralité de son fonds documentaire, l’un des trois plus riches de France en Humanités religieuses, actuellement dispersés sur le campus.

Ce projet d’envergure, soutenu par le mécénat, ambitionne de favoriser le dialogue interdisciplinaire au service de la réussite des étudiants et des enseignants-chercheurs. Il permet également d’accorder une plus grande visibilité aux fonds précieux de l’ICP par des actions de restauration, conservation et valorisation. 
 

Des ouvrages rares à sauvegarder

Composé de plus de 50 000 volumes légués par des contributeurs attachés à l’ICP depuis sa création en 1875, les fonds précieux rassemblent des ouvrages remarquables conservés, pour certains, dans un état de dégradation avancé nécessitant une restauration minutieuse. « Il était urgent d’agir car certains matériaux et produits utilisés par le passé mettent en péril la conservation de ce patrimoine écrit », précise Guillaume Boyer, responsable des fonds anciens. 

Dans ce contexte, une étape importante a été franchie grâce au soutien de la Fondation Obélisque, mécène engagé aux côtés de l’ICP pour la sauvegarde de ses collections. Sept ouvrages du XVIe siècle ont ainsi été restaurés pour permettre leur consultation puis leur numérisation sur la bibliothèque numérique de l’ICP, rebaptisée InCiPit. Parmi eux, figure :

• un ouvrage de controverse religieuse de Jean Calvin, publié en 1547, illustrant les débats théologiques qui ont marqué la Réforme
• ainsi que la première encyclopédie de gynécologie, qui rappelle que l’ICP a abrité à ses débuts une faculté des Sciences

Un savoir-faire artisanal

Le travail de restauration est confié aux ateliers La Reliure du Limousin, expert depuis 1950 dans la restauration de documents anciens. Retrait des anciennes colles, consolidation des structures, reprise des coutures, confection de nouvelles couvrures à l’identique…autant d’étapes nécessaires à la bonne conservation de ces ouvrages. « Tenir entre ses mains ces ouvrages datant du XVIe siècle, restaurés avec tant de soin est une émotion rare. Ces pièces exceptionnelles incarnent une mémoire précieuse que la Fondation est fière de préserver. Soutenir ce projet, c’est transmettre aux générations futures un patrimoine essentiel à la recherche en sciences humaines », nous confie l’un de ses membres.
   
Après cette première phase de travail, une seconde tranche de travaux de restauration est prévue pour le premier semestre 2026.  « L’époque où le livre constituait l’un des rares moyens de transmission du savoir nous offre un éclairage précieux sur les transformations actuelles. Il est donc essentiel de poursuivre l’initiative engagée », conclut Guillaume Boyer.
Une démarche qui s’inscrit pleinement dans les valeurs de l’ICP, qui place la culture et la préservation du patrimoine parmi ses cinq missions.