Un moment d’unité académique et humaine
Le 20 octobre 2025, la Salle des Actes de l’Institut Catholique de Paris a vibré au rythme de la
Cérémonie des docteurs, un événement qui a
célébré les nouveaux diplômés de
doctorat issus des différentes facultés de l’ICP.
La cérémonie s’est ouverte par le mot du
Recteur Emmanuel Petit, qui a relié l’anniversaire des
150 ans de l’ICP à la 1000ᵉ thèse de théologie :
«
150 ans de l'Institut Catholique de Paris, mille thèses, évidemment la coïncidence est amusante, en tout cas elle souligne très certainement l'ampleur du travail de recherche depuis que notre université a été fondée en 1875, une institution chrétienne dans le monde de la recherche et aussi une institution de recherche dans le monde chrétien, en tout cas telle est l'ambition de l'Institut Catholique de Paris que de contribuer ainsi à la recherche dans notre pays et au-delà, avec la particularité qui est la sienne.»
Insistant sur l’engagement au cœur du travail doctoral :
«
Le travail de recherche, c’est une manière de se donner : on s’y donne chaque jour, on s’y perd parfois un peu… mais c’est une quête humaine, intellectuelle et spirituelle. »
Le Vice-Recteur à la recherche, Vincent Holzer, a ensuite pris la parole pour replacer cette cérémonie dans la continuité d’une tradition intellectuelle exigeante. Il a insisté sur la place de la recherche et du Collège doctoral au cœur du projet universitaire, comme un espace de liberté, de rigueur et de dialogue interdisciplinaire.
«
Un organisme unique qui relie des disciplines trop souvent cloisonnées, sans dissoudre l’épistémè de chacune. »
Célébration des docteurs par les directeurs du 3ᵉ cycle
La cérémonie est ensuite entrée dans son moment le plus attendu :
la mise à l’honneur des diplômés par les directeurs du 3ᵉ cycle de chaque Faculté.
Chacun a appelé à la tribune les nouveaux docteurs pour leur remettre une médaille de l'ICP et une écharpe
et les féliciter du travail accompli et de leur promotion au grade de docteur.
Chaque appel a été suivi d’une
présentation de thèse en 180 secondes, moment fort et vivant où la recherche se fait accessible, incarnée et inspirante.
Le professeur
Jérôme de Gramont, directeur du 3ᵉ cycle de philosophie, a ouvert cette séquence en invitant
Mariam Zovinar Magarditchian à présenter sa thèse :
«
Épistémologie des concepts politiques chez Carl Schmitt »
Le professeur
Cédric Burgun, directeur du 3ᵉ cycle de droit canonique, a ensuite invité l’
abbé Jean-Eudes de Coulon à la tribune pour présenter sa thèse :
«
L’encadrement canonique des pratiques charismatiques de guérison : établissement des faits et recherche des normes canoniques »
Lors de la cérémonie, le doyen de la faculté,
Augustin Mutuale a présenté le plus récent doctorat de l'ICP,
le Doctorat en Sciences de l’Éducation – Développement intégral de la personne, Communauté éducative, Bien commun et sa portée académique, humaine et spirituelle à travers les mots suivants :
«
Ce doctorat, c’est d’abord un signe fort. Il traduit la reconnaissance institutionnelle et académique d’un champ de recherche en pleine expansion, celui des sciences de l’éducation. »
«
Nous ouvrons un nouveau chapitre pour la Faculté d’Éducation et de Formation, mais aussi pour l’ICP tout entier : celui d’une recherche qui s’ancre dans l’humain, dans l’expérience, et qui interroge la manière dont nous transmettons, formons et accompagnons. »
«
À travers ce doctorat, nous affirmons que l’éducation mérite une recherche exigeante, ouverte, collaborative. C’est une recherche qui éclaire, qui construit, qui transforme. »
À l’issue de son discours, Augustin Mutuale a appelé à la tribune les diplômés de ce doctorat pour la remise officielle de leurs diplômes, avant de laisser la place à
Stéphanie Chauveau, qui a présenté sa thèse en 180 secondes :
«
Améliorer les pratiques d’enseignement en formation — Le cas des arts de faire numériques chez les professeurs des écoles »
Le professeur
Bernard Bourdin, directeur du 3ᵉ cycle de la FASSED, a invité
Marie Lafontaine-Schwartz à présenter sa thèse :
« L’essence du politique à la lumière de l’essence de l’éthique »
La professeure
Sophie Ramond, directrice du 3ᵉ cycle de théologie, a invité
Nathanaël Garric à présenter sa thèse :
«
Le Christ entre histoire et dogme : la logique blondélienne de l’Incarnation »
1000 thèses de théologie : un héritage vivant
La cérémonie s’est poursuivie avec la
projection d’une frise chronologique animée proposant un parcours autour de quelques auteurs de thèses de théologie soutenues à l'ICP depuis 136 ans.
Cette création originale a offert au public un voyage à travers les siècles et les grandes figures de la recherche théologique, révélant la richesse, la diversité et la profondeur des travaux menés au sein de la Faculté de Théologie.
À travers cette rétrospective, l’ICP a souhaité
valoriser la continuité et le renouveau de la réflexion théologique, tout en saluant le dynamisme des chercheurs et la fécondité d’un siècle et demi de recherche académique.
Le Professeur
Gilles Berceville, directeur adjoint du
Cycle des Études du Doctorat (CED) a ensuite retracé, avec passion, l’histoire des thèses de théologie soutenues depuis 1888 jusqu’à la 1000ᵉ en 2025, jalonnée de figures marquantes telles que Tixeront, Hans Küng, Chauvet ou Medeviel.
«
Mille thèses, mille chemins de recherche, mille manières de chercher Dieu avec intelligence. Ce chiffre symbolique nous rappelle que la théologie n’est pas une discipline du passé, mais une aventure intellectuelle toujours vivante. »
«
Depuis 1888, chaque thèse, chaque soutenance est une pierre posée à l’édifice d’une réflexion commune, où la foi se pense, s’écrit, se transmet. »
«
Cette millième thèse n’est pas une fin, mais une promesse : celle d’une recherche théologique toujours en marche, fidèle à l’esprit de rigueur et d’ouverture qui anime l’Institut Catholique de Paris. »
Une conclusion sous le signe de la flamme et de la symphonie
En clôture de la cérémonie, le Recteur de l'Université Catholique du Congo (UCC), le professeur Léonard Santedi a livré un discours vibrant, empreint de reconnaissance et d’espérance.
Il a d’abord rappelé avec émotion la fierté d’appartenir à l’Institut Catholique de Paris, soulignant :
«
À travers cette kyrielle de thèses, mille thèses en théologie, se dessine la physionomie de l’École, mais aussi et surtout la pointure, la carrure, la stature, l’envergure et la culture des maîtres qui ont accompagné ces travaux. »
Revenant sur l’exigence du travail doctoral, il a confié avec justesse :
«
L’écriture d’une thèse est toujours un travail de douloureux enfantements, mais comme il y a enfantement, cela se clôture par la joie. »
Fidèle à
sa vision humaniste, il a rappelé que la tradition n’est vivante que lorsqu’elle s’ouvre à l’avenir :
«
Être fidèle à une tradition, ce n’est pas être fidèle aux cendres, mais être fidèle à la flamme. »
Enfin, il a invité l’ensemble de la
communauté universitaire à poursuivre cette œuvre collective dans un esprit d’unité et de dialogue :
«
Rêvons tous ensemble que, main dans la main, nous bâtissions un avenir commun de joie, de travail, de solidarité, de synergie et de symphonie. »
Par ces mots, la cérémonie s’est conclue sur une note lumineuse : celle d’une recherche en mouvement, nourrie de sympathie, d’exigence et d’espérance.
Plongez au cœur de la cérémonie !
Toutes les photos illustrant cet article ont été réalisées par © Frédéric Albert