Portrait

De l'ICP au Saint-Siège : Charbel Attalah appelé à Rome pour une nouvelle mission au service du dialogue interreligieux

Charbel Attalah, enseignant à l'ISTR depuis plusieurs années rejoint le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux, tout juste après avoir soutenu sa thèse à la Sorbonne.

Chabrel ©ICP

Une mission au cœur du dialogue interreligieux


Charbel Attalah a dû quitter ses collègues enseignants et ses étudiants de l'Institut Supérieur de Théologie des Religions, pour une belle mission qui l’appelle dans la Ville éternelle

« Au cœur de l’été, j’ai été appelé à rejoindre les officiers de la Curie romaine au service du Saint-Siège. Plus précisément, ma nouvelle mission s’inscrit au sein du Dicastère pour le Dialogue Interreligieux. Sur demande de S. Em. le Cardinal-Préfet George Jacob Koovakad, j’ai été chargé d’intégrer le bureau islam pour le dialogue et les relations avec les communautés musulmanes des pays du Proche-Orient. »

Cette nomination est une belle reconnaissance de ses efforts pour le dialogue et de la qualité du corps enseignant de l'ISTR
 

Une thèse soutenue avant son départ

Charbel Attalah a pu, avant de partir, soutenir sa thèse, le 17 juin, en Sorbonne. Voici comment il la résume :

« Dans un cadre global, notre recherche s’inscrit dans le domaine de la quête spirituelle de perfection dans l’islam primitif. Plus précisément, nous avons essayé d’analyser et de définir la notion de l’amour « mystique » dans l’œuvre monumentale d’Abū Ṭālib al-Makkī (m. 996) : Qūt al-qulūb.

À une époque charnière de l’histoire de la spiritualité musulmane, après le martyre d’al-Ḥallāj en 922 et avant la consécration, par al-Ġazālī (m. 1111), de la science ésotérique comme la Science suprême, al-Makkī livre une voie pratique inédite de perfectionnement dans l’amour pour Dieu.
 
Une ṭariqa qui s’exprime surtout comme un anéantissement progressif et total de l’ego et de la conscience de l’amoureux dans le Bien-Aimé et à travers plusieurs pratiques religieuses surérogatoires, notamment celle d’adh-dhikr (l’incessant souvenir et rappel du Nom de Dieu). En effet, nous soutenons la thèse que Qūt al qulūb est avant tout un ouvrage mystique et un guide pratique pour tout musulman aspirant à la réalisation et à l’intériorisation du dogme de l’Unicité divine en lui-même.
 
Pour notre auteur, la morale, la jurisprudence, la praxis font partie d’une voie intégrale, celle de l’accomplissement sincère de la profession de la foi monothéiste dans l’anéantissement de toute conscience. Adorer Dieu seul et Le professer comme l’Un, ne contempler ni ne voir autre chose que Lui, telle est la voie et la fin ultime de l’islam, d’après notre auteur.

Au terme ultime de la Voie, l’amoureux parfaitement anéanti découvre, en vérité un Dieu pré éternellement Amoureux de lui. Ainsi, annoncer, au sein d’un islam qui se veut traditionaliste, que Dieu peut être aussi nommé l’Amoureux, telle fut l’étonnante découverte que notre travail met en lumière. »

Publié le 13 novembre 2025 Mis à jour le 18 novembre 2025

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