Portrait

Covid 19: Mon expérience comme étudiante en échange en Corée du Sud

Bénédicte Cornet est étudiante en L3 à l’ICP dans la licence d’Histoire – Science politique. Elle est partie en échange à l’université de Sogang à Seoul pour un semestre au printemps 2020. Voici comment son université d'accueil à gérer la Covid-19.

Je suis arrivée en Corée du sud le 25 février, alors qu’il y avait une recrudescence de cas dans le pays et que la France était relativement épargnée. Mes proches se sont inquiétés et de nombreux amis sur place ont été rapatriés par leurs universités ou leurs pays. Je voulais rester quoi qu’il arrive, d’autant que le gouvernement coréen gérait bien la crise.

Très vite, on nous a déconseillé de sortir et la population a globalement respecté les consignes. Un centre de dépistage pour le coronavirus a été mis en place directement sur mon campus, tandis que d’autres étaient installés dans toute la ville. On peut se faire dépister dans ces centres en moins de 30 minutes et le pays prend en charge toutes les dépenses d’analyse et d’hospitalisation au besoin. Le port du masque (KF94/FFP2, pas seulement des masques chirurgicaux) était très fortement conseillé, et après une semaine de pénurie il était très simple de s’en procurer. Le gouvernement en mettait à disposition dans les pharmacies a des prix raisonnables et il y a même eu une distribution gratuite dans ma fac.

Quand la situation se calmait ici, le début de l’épidémie arrivait en France. J’ai gardé contact avec ma famille et mes amis mais les nouvelles dans les journaux français étaient assez affolantes et alarmistes, et c’était assez étrange d’avoir la quasi-totalité de mes connaissances en confinement obligatoire alors que je sortais librement.

Tous mes cours ont été mis en ligne pour l’ensemble du semestre et le dortoir de l’université où je réside a durci les règles de sortie. A part ça, les terrains de sport sont fermés et il est très fortement suggéré de ne pas se déplacer en personne à l’administration pour limiter les contacts.

En dehors de ça, la vie est relativement normale, la ville est simplement un peu plus calme que d’habitude, ce qui n’est pas désagréable, et elle est vidée de tous ses touristes. Aussi, il est impossible de quitter le pays sans devoir faire de quarantaine (comme depuis la plupart des autres pays) et voyager à l’intérieur du pays est plus difficile, les liaisons entre villes étant diminuées.

Dans l’ensemble, je sors moins que prévu et mes déplacements sont limités à la ville mais la vie reste normale dans le pays et on se sent plus en sécurité ici que dans le reste du monde.

Publié le 18 mai 2020 Mis à jour le 20 novembre 2023

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