Un premier stage d'archéologie à Reims pour les étudiants de la licence Histoire de l'Art

La Basilique Saint-Remi, un édifice rémois majeur

Pendant deux semaines, les étudiants de troisième année de la licence Histoire de l'Art et archéologie de l'ICP ont repris l'étude documentaire et l'histoire de l'ancienne abbatiale de Saint-Remi, édifice de grande importance au Moyen Âge du point de vue historique. Il conserve notamment le tombeau de Remi, un des premiers évêques de Reims, célèbre pour avoir baptisé le roi Clovis, ainsi que la Sainte Ampoule, qui permettait de sacrer les rois de France.

Cette église, d'une longueur proche de celle de la cathédrale Notre-Dame de Paris (environ 120 m), a été en grande partie détruite à la fin de la Première Guerre mondiale. Henri Deneux, architecte en charge du chantier de restauration de la cathédrale de Reims, a alors également restauré l'abbatiale Saint-Remi dans les années 1920-1930.
 

Un stage de recherche pour les étudiants

Les étudiants du campus parisien ont travaillé dans les archives pour retrouver la documentation sur les restaurations et reprendre l'étude du monument. Une partie d'entre eux a fait des relevés photographiques dans la Basilique à partir de la technique de la photogrammétrie pour pouvoir réaliser des modèles 3D et a travaillé, à partir de fiches, à l'enregistrement de données dans l'objectif de constituer une future base de données sur les éléments sculptés de l'église. L'autre partie a fait des recherches documentaires à différents endroits (bibliothèque Carnegie, Musée Saint-Remi, archives municipales).

Julien Refabert, étudiant, nous en dit plus : "Nous participons à une campagne de recherches sur la Basilique Saint-Remi. Nous étudions notamment à partir des archives municipales et nous faisons un travail de fichage sur le terrain. C'est la première fois que j'expérimente un tel projet. Ça nous apprend la méthodologie de la recherche. C'est aussi intéressant d'échanger avec les enseignants-chercheurs qui nous encadrent. Ce projet est en lien avec le master vers lequel je m'oriente : le master de géographie."
 

La genèse du projet

Patrick Demouy, enseignant à l'ICP et professeur à l'Université de Reims Champagne-Ardennes (URCA), a fait part à la Doyenne de la Faculté des Lettres, Cécile Coulangeon, du fait que la Basilique Saint-Remi restait dans l'oubli et qu'il y avait un besoin d'effectuer des recherches. C'est à la fois un enjeu et un défi !

L'objectif était donc de monter une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, composée d'historiens, d'archéologues et d'historiens d'art, qui se réuniraient autour de cet édifice et pourraient réétudier ce dossier dans le but de valoriser ses différents aspects et son histoire architecturale selon les périodes (de l'Antiquité tardive à nos jours).
Archéologues du Centre d'Études du Patrimoine Architecturale de l'Ouest (CEPAO), du Grand Reims, de l'INRAP et du CNRS, enseignants-chercheurs de l'URCA, de l'ICP et d'autres universités, ingénieurs d'études de la DRAC et autres chercheurs, notamment de l'Académie nationale de Reims, se réunissent ainsi depuis l'automne 2022 au chevet de ce monument unique, avec la volonté d'organiser des journées d'études, des colloques et des publications afin de renouveler les connaissances sur ce monument. La phase pratique et l'étude documentaire de ce groupe de travail constituent un volet très intéressant de formation et permet aux étudiants de l'ICP d'être initiés à la recherche documentaire et à l'étude architecturale.

Des projets de recherche à long terme sont envisagés pour le campus de Reims, notamment sur les sujets liés à l'histoire et au patrimoine de la ville de Reims au Moyen Âge.
 

"J'aime bien faire ce projet de recherche avec des gens que je connais. J'aime beaucoup le côté terrain. Dans la licence, nous avons surtout le côté théorique avec la recherche de l'information. Sur le terrain, on est vraiment au contact de l'information. A long terme, je souhaiterais faire de la recherche dans les bâtiments militaires à l'époque moderne. Je poursuivrai donc mes études en Master Histoire de l'Art. Ce projet me donne un avant goût du futur".  Flore Hottekiot-Beaucourt, étudiante en L3 Histoire de l'Art