Le souci de (re)penser les choses
La philosophie, c’était un choix de cœur : j’ai toujours eu un « côté littéraire » et j’ai eu la chance d’avoir une très bonne professeure qui m’a donné le goût de la philosophie. Je me souviens de l’impression que j’ai eue, à savoir de faire quelque chose qui me « ressemblait ». Je me suis tout de suite retrouvée dans ce souci de (re)penser les choses. La jonction entre la philosophie et le droit m’a semblé être un bon choix. Pendant ces années licence je me suis fortement impliquée dans le BDE de la Faculté de Philosophie. Cela correspond à une
très belle période de ma vie, qui me manque beaucoup ! Au terme de ce double cursus de licence, j'ai finalement choisi de poursuivre en
Master de Philosophie.
Une proximité avec les philosophes qui y enseignent
Les séminaires de master sont l'occasion pour les enseignants-chercheurs de partager leurs recherches avec nous. Avec des sujets et des thèmes qui changent chaque année, ce sont de véritables occasions de pensée pour nous. Il y a des cours desquels on ne ressort jamais "indemne", des cours qui apportent toujours un nouveau relief au monde : que ce soient les cours de métaphysique du Pr
Jérôme de Gramont, de philosophie moderne avec le Pr
Camille Riquier ou de phénoménologie et de philosophie de la religion avec le Pr
Emmanuel Falque... Pour moi
ce lien avec les enseignants est un atout indéniable de ce master. Ils nous encouragent toujours dans nos travaux, donnent toujours matière à penser, partagent véritablement quelque chose en cours avec les étudiants.
Le phénomène amoureux et la pesanteur de l'être
Mon mémoire de M1 portait sur le problème de l’existence d’autrui et le phénomène amoureux, et la manière dont ils peuvent être des facteurs inquiétants pour l’ego (directeur de mémoire : M. Riquier, année 2017-2018). En M2 je me suis penchée sur le problème de la légèreté et de la pesanteur de l’être, en partant notamment de la contradiction lourd/léger telle qu’elle est traitée dans les romans de Kundera (directeurs de mémoire : M. de Gramont et M. Falque, année 2018-2019).
Les sujets semblent a priori bien différents, mais je suis en réalité restée dans la même « veine philosophique » et bien des éléments du premier ont servi pour le second. Il s’agit d’un véritable cheminement personnel au cours duquel on apprend beaucoup de choses :
rechercher, raisonner, construire, produire. Le travail de recherche est très enrichissant.
Philosopher et expérimenter
Grâce au
forum ICP-Entreprises j'ai fait un stage en licence au Figaro Littéraire en tant que rédactrice web : veille sur les actualités littéraires, recherches documentaires, des mini « reportages », rédaction d'articles pour le site internet de l’hebdomadaire...
En master, le
planning de cours le permettant si on est bien organisé (trois jours de stage et deux jours de cours par semaine), j’ai fait un stage en tant qu'assistante d'édition au département Scolaire – Primaire chez Hachette Éducation. De la recherche iconographique aux réunions de rédaction, j'ai participé à toutes les étapes de la fabrication d'un manuel scolaire, notamment dans les pages "débat philosophique".
J'y ai expérimenté l'apport de la philosophie : une culture littéraire et philosophique bien sûr, très utile dans ce genre d’activités, mais également la réflexion, la capacité à problématiser, l’exercice de la rédaction et de l’organisation des idées, la remise en question…
Le confinement, une période qui donne à penser
A mon sens, le plus dur est le lien coupé avec le monde extérieur ; d’ailleurs, j'ai étrangement remarqué qu’il m’était beaucoup plus difficile de travailler de la philosophie dans un monde environnant devenu somme toute silencieux. Il y a un monde vivant que nous avons tous, je pense, hâte de retrouver. La
philosophie permet de penser les périodes de crise (ou ce sont les périodes de crise qui donnent le plus à penser...) et de ce fait elle a trouvé un large terrain d’expression et de contribution dans l'actualité (France culture, Philosophie magasine...).
Et l'avenir ?
Inscrite en Prépa CAPES et Agrégation de philosophie, j'ai été assez découragée par le report des concours. Mais j'anticipe l'année prochaine. Les enseignants de mon cursus m’ont donné le goût d’apprendre mais également celui d’à mon tour, un jour,
partager avec des étudiants et
faire partie d’un tissu universitaire de recherche.
Mon parcours m’a donné envie d’enseigner et de partager, ce qui est d’ailleurs la plus belle manière de rendre la philosophie concrète. J’ai déjà eu l’occasion de donner quelques cours particuliers de philosophie à domicile.
Je réserve un travail de thèse (auquel je tiens beaucoup) pour plus tard. La
recherche me stimule énormément et constitue une grande part de ce qui m’intéresse dans l’orientation que j’ai choisie. J’aimerais faire partie de ceux qu’on appelle les
enseignants-chercheurs.