Une soirée pour fêter trois décennies de formation en affaires publiques
Le 3 juin, l’ICP a accueilli une soirée unique pour célébrer 30 ans de lobbying à la Faculté de Sciences sociales, d'Économie et de Droit. Organisé par Marie-Caroline Arreto, directrice du master Affaires Publiques européennes et nationales, l’AMAP (Association du Master d’Affaires Publiques), et avec le soutien de CALIF et de l’AFCL, l’événement a rassemblé étudiants actuels et diplômés de la formation, ainsi que les enseignants et professionnels intervenant dans les deux années de Master.
Après le discours du Doyen Pierre Tcherkessoff et de Marie-Caroline Arreto, une table ronde s’en est suivie, réunissant plusieurs anciens élèves du master : Cécile Duprez-Naudy (Moët Hennessy), Françoise Hacque-Cosson (CEA Tech), François Massardier (CALIF) et Éloi Tardy-Planechaud (Bordeaux Métropole). Ensemble, ils ont partagé leurs parcours, offrant des regards croisés et des échanges enrichissants sur l’évolution de ces trente dernières années des métiers du lobbying et des affaires publiques, tout en évoquant la professionnalisation croissante du secteur et l’essor du lobbying au niveau national.
« J’ai ressenti une immense fierté de réunir une partie significative des diplômés de cette formation, couvrant près de 30 années d’histoire. C’est la preuve vivante de la richesse et de la continuité de ce parcours. » confie Marie-Caroline Arreto.
Un réseau alumni pour fédérer les promotions
Cette rencontre est l’occasion de rendre hommage aux deux co-fondateurs du master, Michel Clamen, et le Recteur honoraire Joseph Maïla :
« Leur intuition était véritablement visionnaire : créer un écosystème français à Bruxelles, un pont entre les institutions européennes et notre pays, afin de mieux défendre les intérêts de la France. Ils ont choisi l’action concrète plutôt que les longs discours sur l’Europe, ce qui reste plus que jamais d’actualité. »
Le lancement officiel du réseau alumni a pour objectif de renforcer les liens entre les différentes générations d’anciens et d’étudiants, de favoriser un esprit d’entraide, mais aussi de transmettre le savoir-faire et les expériences accumulées.
« Ce réseau contribue à forger une identité commune au sein du master, créant un véritable sentiment d’appartenance, malgré la diversité des visions du monde ou des sensibilités politiques. C’est ce qui fait la force et la richesse de notre communauté ».
Une nouvelle dynamique pour le master Affaires Publiques européennes et nationales
Marie-Caroline Arreto formule une vision claire et ambitieuse pour le master et ses futurs diplômés, reposant sur trois piliers essentiels afin de répondre aux défis actuels des affaires publiques.
Le premier est l’éthique, fondement essentiel de la profession : « Comment représenter des intérêts sectoriels auprès des décideurs publics sans compromettre l’intérêt général ? ». Cette question centrale forme la conscience démocratique des futurs professionnels.
Le second pilier est la culture générale, véritable socle intellectuel. En partenariat avec la revue Études, un module inédit de Disputatio contemporaine s’étale désormais sur les trois semestres du master. Cette formation philosophique invite à replacer les débats publics dans une perspective historique, à interroger nos convictions et à cultiver l’esprit critique.
« Ce module permet de relativiser le sentiment d’urgence permanent qui nous habite tous désormais ». Pour marquer cette nouvelle étape, la première promotion à bénéficier de cet enseignement sera évaluée en public le 9 décembre prochain, dans l’Auditorium Georges Bernanos. Une invitation à venir nombreux pour assister à ce moment fort de réflexion collective.
Enfin, le dialogue intergénérationnel constitue un levier majeur de progrès. Marie-Caroline Arreto insiste sur le risque d’une « innovation illusoire » :
« Si chaque génération a l’impression de réinventer ce que la précédente faisait déjà, on passe à côté de l’essentiel. Il est fondamental de s’appuyer sur cet héritage pour avancer avec humilité et efficacité. »
Ces fondements, qui ont permis au master de franchir avec succès le cap des trente ans, demeurent le socle d’une formation à la fois solide et résolument tournée vers les défis à venir.