Portrait

La théologie en temps de crise : prendre du recul et discerner - Témoignage

La crise sanitaire actuelle invite chacun à s'adapter à de nouvelles pratiques et à s'interroger. Fr. Maximilien, étudiant au Theologicum, témoigne et évoque les vertus de la formation théologique.

P. Houssin


Frère Maximilien, comment vivez-vous les enseignements aménagés à distance ?

Malgré le confinement, l'ensemble des enseignements de l'ISL - Institut Supérieur de Liturgie a été poursuivi. Je suis marqué par la qualité du suivi pédagogique et des cours. La "continuité pédagogique" a été assurée sans souci, notamment grâce à l'expérience solide de cette pratique dans le cursus de licence canonique en alternance.
Les cours en présentiel sont habituellement marqués par des échanges entre étudiants et avec les enseignants. Cette interactivité a pu être maintenue par l'utilisation des différents modes de communication.
Après ces deux années de licence canonique, je reste touché par le caractère fraternel et amical des échanges. Ceux-là ont pu perdurer dans nos échanges écrits sur les forums ou oraux.


Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?

On le voit : la crise sanitaire que la planète entière traverse interroge profondément l'identité et la nature de l'homme.
Pour les chrétiens, cette question anthropologique se pose aussi. La théologie a une place à tenir dans les discussions à ce sujet. Je pense que la formation de théologiens de la liturgie et des sacrements est nécessaire pour entrer en dialogue avec les pasteurs, les chrétiens et le monde.
 
"La formation théologique, loin de nous séparer de nos frères en humanité, permet néanmoins de prendre un recul avec ce qui se vit, pour opérer un discernement des pratiques."


Quelle place imaginez-vous pour la théologie de la liturgie dans l'avenir ?

Au plus fort de la crise, nous avons vu des propositions pour vivre sa foi à la maison, et tâcher de garder un lien liturgique avec nos communautés chrétiennes. Il sera intéressant, à moyen terme, de revenir sur ces propositions : que révèlent-elles de notre rapport à l'eucharistie, à la communauté chrétienne, au monde ?

La formation à l'ISL n'a pas pour but de donner le mode d'emploi du bon cérémoniaire. Elle aide à réfléchir aux pratiques, en leur donnant de la profondeur historique et théologique. Dans la période qui suivra la crise sanitaire, la formation à la théologie de la liturgie s'avèrera nécessaire pour son caractère missionnaire : "la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'Eucharistie, s'exerce l’œuvre de notre rédemption, contribue au plus haut point à ce que les fidèles, en la vivant, expriment et manifestent aux autres le mystère du Christ et la nature authentique de la véritable Église" (SC 2).


Frère Maximilien
Frère de l'abbaye de Mondaye, actuellement étudiant en 2e année de licence canonique de théologie, spécialisation théologie et liturgie sacramentaire à l'Institut Supérieur de Liturgie (Theologicum). Il a le projet de s'engager l'an prochain vers la recherche en poursuivant ses études en cursus de doctorat canonique de théologie.
Publié le 14 mai 2020 Mis à jour le 20 novembre 2023

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