Activités

Programme de recherche

L'oubli de l'âme

Tout le monde parle aujourd’hui du corps, et probablement a-t-on raison de procéder ainsi. Mais qu’en est-il pourtant de l’âme ? Qu’il s’agisse de philosophie ou de théologie, la "question de l’âme" a toujours été centrale dans l’histoire de la pensée. En philosophie d’abord, en cela que l’âme vint d’abord à désigner la "vie" (Aristote : psuchê) avant d’être réduite à la "pensée" (Descartes : mens sive anima). La philosophie médiévale réservera d’ailleurs, et sur ce point, une "place de choix" à l’âme, à la fois dans ses traités philosophiques ("Traités de l’âme") et dans sa tradition mystique ("Itinéraire(s) de l’âme vers Dieu").

En théologie ensuite, par là que la question de l’"état intermédiaire" dans la survie des défunts avant la résurrection finale (et le problème de la communion des saints) n’est pas sans poser des questions quant au statut de cette "âme séparée", au moins provisoirement, du corps (débat entre Joseph Ratzinger et Gisbert Greshake : "Note de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la vie éternelle et l’au-delà" [1979]). Et il n’est pas jusqu’à la phénoménologie elle-même d’avoir en réalité aussi commencé par l’âme – qu’il s’agisse de l’"essence de l’âme de l’homme ou de l’animal" chez Husserl (Ideen II), ou du "noyau de l’âme" chez Edith Stein (Personne et acte). Il y eut donc, et certes un "oubli de l’être" (Heidegger).

Mais aujourd’hui survient l’"oubli de l’âme", à force peut-être, et probablement, de ne parler que du corps. Loin de simplement prendre le contre-pied du "retour du corps" qui fut pourtant nécessaire, on s’efforcera de montrer comment aujourd’hui le corps lui-même ne saurait se passer de l’âme, au risque à l’inverse de tout réifier. Philosophie antique, philosophie patristique et médiévale, phénoménologie, métaphysique, et théologie, pourront ainsi se rencontrer, et dialoguer sur ce qui fait leur "différence et leur communauté", ainsi que sur leur possible "fécondité réciproque".
 

Responsable de l'équipe de recherche

Emmanuel Falque est Professeur à la Faculté de Philosophie. Agrégé de philosophie, docteur en philosophie de l’Université Paris-IV, HDR de l’Université Paris-IV, licencié en théologie (Centre Sèvres), il est spécialiste de philosophie de la religion, de philosophie patristique et médiévale et de phénoménologie. Il est le fondateur et le directeur de l’International Network in Philosophy of Religion.
 


Membres de l'équipe de recherche

Membres intégrés

Membres associés

  • Laurence Attenelle, doctorante, Cycle des Etudes du Doctorat de Théologie
  • Bénédicte Bouillot, Professeur à la Faculté de Philosophie du Centre Sèvres
  • Marie-Odile Guinot, doctorante, Cycle d'études doctorales de Philosophie
  • Pacôme Likobé, doctorant, Cycle des Etudes du Doctorat de Théologie
  • Marie-Aimée Manchon, doctorante, Cycle d'études doctorales de Philosophie
  • David Rabourdin, doctorant, Cycle d'études doctorales de Philosophie
  • Félix Resch, Professeur ordinaire au Collège des Bernardins
  • Anne-Marie Reijnen,Professeur honoraire à la Faculté Universitaire de Théologie Protestante de Bruxelles
  • Alexandre Scaggion, Vice-Recteur à la Stratégie et au Développement académiques
  • Grégory Solari, Directeur des éditions Ad Solem, chargé d'enseignement à l'Université de Genève